Je venais d’apprendre à un ami que j’avais acquis une petite chienne. Une bergère. Allemande, certes, mais une bergère. Sans prendre le temps de réfléchir pour ne pas me faire de la peine, il m’a dit en ricanant : « Ah bon ? Un chien nazi ? Tu lui as mis un brassard SS ? J’espère qu’elle n’est pas armée, ta carne ? »Méchanceté gratuite. Envie gratuite de blesser. Tu sais très bien que tu ne risques rien de cette petite boule de poils. Tu n’es même pas juif. Tu sais très bien que le seul prédateur, le seul tueur pour le plaisir, la seule nuisance à pattes, se tient sur celles de derrière, afin d’avoir les mains libres pour y serrer son fouet à transformer les chiots en miliciens bavants.
Chroniques de la haine ordinaire
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